AFRICAN APPAREL

Cedge, notre éminent correspondant anglais – et représentant du bon goût français sur l’île – se lance dans la production de t-shirts d’artistes fresh & funky.

 

Première référence, le t-shirt officiel du groupe African Apparel. Une bande de babos portés sur l’africana, la trance et le psychédélisme, bien connus dans les jardins bristolians pour poser des ambiances super love le dimanche aprés-midi.

African Apparel in Bristol

 

Un magnifique t-shirt dont le blog The World’s Best Ever – au top de la tendance du cool – a déjà fait ses choux gras. Il paraîtrait même que la chanteuse de Gang Gang Dance s’habillerait à la mode African Apparel... De quoi provoquer des ruptures d’anévrismes chez les hipsters et, surtout, des ruptures de stocks dans les entrepôts de la marque... Aussi ne trainez pas. Pour acheter le dit objet, c’est là.

Le fameux t-shirt

 

A signaler aussi que Cedge tient un blog à ses heures perdues. Un super blog où il pratique l’obscurantisme éclairé en matière de musique et de graphisme : clips vintages complètement farfelus, albums occultes en téléchargements illégaux et expériences transcendantales de tous poils... Allez donc faire un tour sur New Edge, y a plein de trucs mortels.

BLANK DOGS Pieces

SIC ALPS Bells

DAVILA 666 Tu

THE CLEAN Beatnik

DAF Der Raeuber und der Prinz

Chroniques zines : NICHE HOMO #2 et LOST IN TIME #2

Par Papa Jazzy

NICHE HOMO #2

En l'espace de deux numéros, Niche Homo est devenu mon zine garage-punk préféré. Il y a à peu près tout ce que j'aime dans ce zine anglais photocopié. Une mise en page cheap en accord avec les préceptes "lo-fi", une écriture percutante, des angles d'attaque originaux, pas mal d'humour, de bonne interviews (Halo of Flies, Fucked Up, Vivian Girls, Hipshakes, etc.) et plein de petites conneries à mettre autour. 

Un ton relax que je n'ai pas trop retrouvé dans les publications anglo-saxonnes depuis Horizontal Action, excellent zine garage-cul de Chicago malheureusement disparu. Niche Homo m'y fait un petit peu penser d'ailleurs, rapport à la couverture musicale et à l'approche "sexuelle" ( je pense à l'article sur le serrage de meufs écrit par le mec d'Oxbow et la BD qui met en scène une bite qui sort du trou d'une cloison. Tapez "glory hole" dans Google, vous verrez de quoi je parle). 

Un truc en tout cas moins orienté "vinyl-nerd" que Terminal Boredom et Z-Gun, blog et zine US de référence dans le domaine garage-post-punk-no-wave, et dans lesquels je me retrouve pas toujours. Merci à l'équipe Niche Homo de faire retomber la pression.

www.nichehomo.blogspot.com/

LOST IN TIME aka A L'ENCRE SYMPATHIQUE #2

Il s'agit là du carnet de bord de David S., ex-Wee Wee zine, tête pensante des mythiques Tekken et personnalité haute en couleur du hardcore-punk hexagonal. Un petit pavé A6 photocopié où il relate ses nombreuses virées semi-noctures (l'appel du métro !) dans les concerts rock parisiens entre 2005 et 2007. Des reports assortis de reproductions des flyers originaux des soirées (il les garde tous dans des classeurs, il me les a montré, c'est un grand malade !) et d'inserts de lyrics de ses groupes préférés. 

J'aime bien son approche du report. Pas musicologue pour deux sous (c'est apréciable), son intérêt va bien au delà de la simple question musicale et se rapproche plus de l'introspection à la cool et de la sociologie de comptoir, sans prosélytisme. Quand il s'y met, David est balaise pour croquer les gens qui l'entourent et les situations cocasses, sans en faire des caisses, genre "ronchon mais je me soigne", avec une bonne dose d'auto-dérision, d'humour, d'intelligence et surtout beaucoup d'honnêteté, pour le meilleur et pour le pire pour les groupes cités (ahaha !). Un régal.

L'interview de Mark Mc Coy (Charles Bronson, The Oath, etc.), la seule contenue dans le zine, m'a bien fait marrer par contre. Je ne sais pas de quand elle date, mais David fait preuve d'une naïveté assez étonnante dans le choix des questions posées, ce qui instaure une sorte d'incompréhension mutuelle, un décalage. Décalage entre une vision sublimée et presque "théorique" du hardcore dont David n'arrive pas à se départir sur le moment et un Mc Coy plus "pragmatique" et "pratique" qui tente en vain de sortir des questions existentielles de la scène HC dont il a manifestement rien à branler... Un bon zine. Vraiment.

Contact : encre.sympathique@gmail.com

Chroniques de 45 tours #2 : THE FORBIDDEN TIGERS, PSYCHEDELIC HORSESHIT, BARE WIRES, LIFE PARTNERS et THE WORLD'S LOUSY WITH IDEAS #7

Par Papa Jazzy

THE FORBIDDEN TIGERS Glimpse of a Ghost (A Fistful of Records)

Une face garage-country-r'n'b, une face garage-punk-rock. Y-en a pour tous les goûts, mais c'est le titre d'ouverture Glimpse of a Ghost - superbe - qui emporte le morceau à mon humble avis : mid-tempo, mélodique, mélancolique, avec son riff de guitare en cascades et cette voix chaleureuse et meurtrie qui vous tirerait presque une larme, tiens. Un peu comme savent le faire les Oblivians quand ils se décident à faire les yeux doux...

http://www.myspace.com/theforbiddentigers

PSYCHEDELIC HORSESHIT Who Let the Dogs Out (Colombus Discount)

3ème réédition du tout premier 45t de Psychedelic Horseshit enregistré en 2006. Leur premier album sorti depuis chez Siltbreeze est cool, certes, mais faut quand même se l'enquiller. Ultra lo-fi, ultra aigu... 

Sur petit format, leur mixture garage-punk-experimentale (eux disent "shitgaze", ahaha) passe mieux, surtout en ces temps bénis des débuts du groupe où un semblant de basse "fil-conduisait" les dérives vocales et les tricotages de guitares. Basse synthétique que l'on peut encore entendre non sans une pointe de nostalgie sur cet excellent 45t. 

http://www.myspace.com/psychedelichorseshit

Téléchargeable là : http://www.mediafire.com/?5uywa2zujfj

BARE WIRES Let Down (Milk’n Herpes)

J’avais bien aimé le premier 45t de Bare Wires, projet solo d’un mec de Snakeflower 2, mix d’un Hasil Adkins et d’un Billy Childish (comprenez garage/blues/trash/lo-fi désinvolte et racé, avec une belle approche mélodique). Depuis, la formule à évoluer en trio et Bare Wires a sorti un album plus orienté 70’s power-pop garage. Un album plus conventionnel et moins inspiré, comme si le bonhomme avait perdu son mojo mélodique en route. 

Ceci étant dit, ce Let Down enregistré entre les deux est un bon compromis, peut-être même ce qu’il a fait de mieux. Un tube power-pop avec un son bien crunchy et un solo de guitare supersonique pas piqué des vers en plein milieu du morceau... La face B est aussi un hit, ce qui ne gâche rien.

http://www.myspace.com/thebarewires

Téléchargeable là : http://nonameleeds.blogspot.com/

LIFE PARTNERS Aids of Spades (Ride the Snake)

Mike Dupuy des Life Partners ne fait pas de la guitare mais de la Flyin’ V (noté comme tel dans les crédits). Instrument  "redneck" par excellence, ça veut bien dire ce que ça veut dire. Des consanguins américains ravagés du ciboulo ? Assurément. Des blagueurs de chantier qui cassent des briques avec leurs têtes ? Encore plus assurément ("Aids of Spades", ouaf ouaf le jeu de mot). 

Deux titres hyper décomplexés et débilisants, mais dans le bon sens du terme, entre le garage trashos des Oblivians, la new wave pour les ploucs et le rock-noise dégénéré pour le chant modulé n’importe comment. J'aime bien.

http://www.myspace.com/thelifepartners

THE WORLD'S LOUSY WITH IDEAS #7 Compilation (Almost Ready/Aarght !)

Je suis pas un inconditionnel de la série World's Lousy with Ideas, je dois l'avouer. Comme dans toutes les compilations, il y a à boire et à manger et je comprend pas toujours l'engouement qu'elles suscitent. Ceci étant dit, ce nouveau volet dédié aux groupes australiens est un bon cru, peut-être le meilleur volume avec le cinquième (Catatonic Youth + Christmas Island + Dan Melchior). 

On y retrouve les Wild Horses, un groupe de garage-riot-girls supra primitif. Les Straight Arrows, qui font du psyché-60's bien cradasse. Les UV Race, qui ressemble encore plus à Wire qu'Eddy Current Supression Ring, la rigueur en moins. Et enfin Eddy Current Supression Ring, les vedettes, qui restent égaux à eux-mêmes.

http://www.myspace.com/almostreadyrecords

http://www.myspace.com/aarght 

Chroniques newsletters : TOPOGRAPHIE DES ERREURS et JOIE DE VIVRE & NOUILLES EN SALADE

Par Papa Jazzy

TOPOGRAPHIE DES ERREURS

Franz nous envoie ses newsletters depuis quelques numéros maintenant et la lecture de ses brèves est toujours plaisante :  une feuille A3 à chaque fois, 100% manuscrite, blindée de dessins et de chroniques de disques/zines/bouquins/concerts cold wave/punk/metal, avec parfois des articles de fond qui tiennent plus du dégrossissage (cf. le texte sur Kiss dans la #7). 

Sorte de blog "physique" pas prise de tête où il parle des trucs qu'il aime, une façon de propager la bonne parôle pour un fanzine qui se veux accessible avant tout (c'est comme les aiguilleurs du ciel et les médecins généralistes, il en faut !). 

J'ai cru comprendre que par le passé, Franz a édité d'autres zines aux titres évocateurs : Les Initiés du XIIIème degré, Fais peuter la disto et Hypersidonie. D'où peut-être ces gentils relents libertaires et anti-capitalistes tout à fait charmants qui me rappellent les zines punk/DIY que je lisais dans les 90's...

JOIE DE VIVRE & NOUILLES EN SALADE

Joie de vivre & nouilles en salade, c'est une feuille de news A4 pliée en deux. Un zine un peu nostalgique des années 90 mais néanmoins encrée dans le présent noise/punk/hardcore et tout ce qui tourne autour, avec un ton complètement relâché, des jeux de mots à la con, des auto-commentaires assez drôles et une mise en page "cut & paste" plutôt cool. Mr Radix y drague l'underground à fond les ballons avec un enthousiasme et une ouverture d'esprit fort honorables. Et il n'a pas son pareil pour dégoter des francs tireurs à interviewer :

Bob Lee (ex-Clawhammer) dans le #33 qui nous fait grosso modo un topo sur les nombreux groupes dans lesquels il joue/a joué. De quoi devenir marteau, une poule n'y retrouverait pas ses oeufs. 

L'interview du saxophoniste Terry Edwards (ex-Gallon Drunk) dans le #34 aurait mérité d'être un peu plus développée par contre, le mec à plein de trucs à dire mais surtout plein de trucs à faire (label manager, multi-instrumentiste souvent invité chez les albums des copains, carrière perso, etc.), ceci expliquant peut-êre cela.

Joie de vivre & nouilles en salade c'est aussi un blog qui s'appelle Bonheur d'exister et gratin de pâtes. Le blog a été remis à jour depuis peu avec une bonne tartine de chroniques et les interviews contenues dans les feuilles de news. N'hésitez pas cependant à lui commander les versions papiers, c'est toujours mieux.

 

YETI MAGAZINE #7

Par Papa Jazzy

Mingering Mike qui signe la couverture de Yeti est un drôle de coco. A la fin des 60's, cet artiste atypique a monté son propre label pour sortir ses disques aux pochettes improbables (il faisait tout de A à Z et à exemplaire unique pour lui même !!!). Ce mec se shoutait à la vibration positive mais n'en oubliait pas un certain pragmatisme un peu hors de propos : "Je me sens vraiment concerné par la hausse du taux de suicides, les menaces de mort, l'alcoolisme, les addictions, les prostituées, les fraudes, la hausse du coût de la vie, des frais médicaux et des enterrements, la scolarisation des enfants, l'éducation des adultes, la pauvreté, la guerre et le succès de cet album", pouvait-on lire dans les notes d'un de ces disques...

Nous rappeler que des types comme ça ont existé, c'est là tout l'intérêt de Yeti qui n'a de cesse de mettre en relation des personnages jetés aux oubliettes de la postérité avec des artistes contemporains encore (ou déjà ?) méconnus issus de l'underground américain, qu'il s'agisse de musique, d'illustration, de photographie ou de littérature. 

En ce sens, Yeti rappelle le magazine/journal post-hippie Arthur, mais sans l'orientation politique ni les rubriques originales qui font le charme de la revue californienne : Yeti se lit comme un roman - du times new roman à perte de vue serais-je tenté de dire - sans effort particulier de mise en page. Le ton y est plus académique et parfois un peu relou/branlette d'artistes suivant les personnes interrogées (cf. les interviews de Grouper ou Rudy Wurlitzer). 

Malgré tout, Yeti reste bien au dessus de la pile et on retiendra surtout la majorité d'entretiens et d'articles captivants contenus dans le zine : Jim Woodring, Nancy Dupree, Lynne Tillman, les Wooden Shjips, Jack Rose & Black Twig Pickers, plus quelques graphistes avant-gardistes - ou pas - pour illustrer le tout (en gros des trucs plus ou moins mal dessinés mais classes) : Nicholas Gazin, Mark Weakley et Jeremy Bradley Earl du groupe Woods et du label Woodsist/Fuck it Tapes. Que des mecs super connus bien sûr.

On retiendra aussi la compilation CD pertinente et de qualité qui accompagne Yeti. Une vingtaine de groupes morts-nés pour le succès, dans des registres indie-rock, garage, néo-folk, gospel et autres vieilleries : Abner Jay, Dum Dum Girls, Jacuzzi Boys, Zola Jesus, The Great Unwashed, Nodzzz, Grouper, Nancy Dupree, Wooden Shjips, Crystal Stilts, etc.

http://yetipublishing.com/

AU BOULOT !

Ok, on a bien déconné tout juillet, à se dorer la pilule et se la couler douce à la Fistinière (merci Thomas Marteaux pour le plan, on s'est é-cla-té !). Mais maintenant, faut se remettre au boulot les gars et alimenter ce satané blog. On y travaille.

La version papier de Noir de Cou #2 prévue pour septembre est quant à elle retardée. Et oui, on est sacrement à la bourre et les prochains mois s'annoncent charrette de bites comme on dit chez les archis de St Pierre (le Marais bordelais). Mais on vous tiendra au jus des avancées du dossier, pas de soucis.

Néanmoins le tableau n'est pas si noir puisque deux nouveaux graphistes ont rejoint les rangs et rendu leurs copies pour le zine : 

Solen Lastennet

Solen Lastennet, d'abord, qui nous a concocté un superbe collage avec un skater de pool old-school comme on en voyait dans les vieux Thrasher. On aime beaucoup. Vous pouvez voir tous ses boulots sur sa page Myspace... 

C'est pas faux

C'est pas faux (c'est son nom) également, qui n'a pas fait ni UN, ni DEUX mais TROIS dessins complètement furibards. C'est l'un des nombreux fils cachés de Moolinex, un vrai dingo du stylo qui n'a pas peur des expérimentations graphiques coups de poings. Plein de trucs sur son Flickr, allez voir tout ça.