Chroniques zines : NICHE HOMO #2 et LOST IN TIME #2
Par Papa Jazzy
NICHE HOMO #2
En l'espace de deux numéros, Niche Homo est devenu mon zine garage-punk préféré. Il y a à peu près tout ce que j'aime dans ce zine anglais photocopié. Une mise en page cheap en accord avec les préceptes "lo-fi", une écriture percutante, des angles d'attaque originaux, pas mal d'humour, de bonne interviews (Halo of Flies, Fucked Up, Vivian Girls, Hipshakes, etc.) et plein de petites conneries à mettre autour.
Un ton relax que je n'ai pas trop retrouvé dans les publications anglo-saxonnes depuis Horizontal Action, excellent zine garage-cul de Chicago malheureusement disparu. Niche Homo m'y fait un petit peu penser d'ailleurs, rapport à la couverture musicale et à l'approche "sexuelle" ( je pense à l'article sur le serrage de meufs écrit par le mec d'Oxbow et la BD qui met en scène une bite qui sort du trou d'une cloison. Tapez "glory hole" dans Google, vous verrez de quoi je parle).
Un truc en tout cas moins orienté "vinyl-nerd" que Terminal Boredom et Z-Gun, blog et zine US de référence dans le domaine garage-post-punk-no-wave, et dans lesquels je me retrouve pas toujours. Merci à l'équipe Niche Homo de faire retomber la pression.
LOST IN TIME aka A L'ENCRE SYMPATHIQUE #2
Il s'agit là du carnet de bord de David S., ex-Wee Wee zine, tête pensante des mythiques Tekken et personnalité haute en couleur du hardcore-punk hexagonal. Un petit pavé A6 photocopié où il relate ses nombreuses virées semi-noctures (l'appel du métro !) dans les concerts rock parisiens entre 2005 et 2007. Des reports assortis de reproductions des flyers originaux des soirées (il les garde tous dans des classeurs, il me les a montré, c'est un grand malade !) et d'inserts de lyrics de ses groupes préférés.
J'aime bien son approche du report. Pas musicologue pour deux sous (c'est apréciable), son intérêt va bien au delà de la simple question musicale et se rapproche plus de l'introspection à la cool et de la sociologie de comptoir, sans prosélytisme. Quand il s'y met, David est balaise pour croquer les gens qui l'entourent et les situations cocasses, sans en faire des caisses, genre "ronchon mais je me soigne", avec une bonne dose d'auto-dérision, d'humour, d'intelligence et surtout beaucoup d'honnêteté, pour le meilleur et pour le pire pour les groupes cités (ahaha !). Un régal.
L'interview de Mark Mc Coy (Charles Bronson, The Oath, etc.), la seule contenue dans le zine, m'a bien fait marrer par contre. Je ne sais pas de quand elle date, mais David fait preuve d'une naïveté assez étonnante dans le choix des questions posées, ce qui instaure une sorte d'incompréhension mutuelle, un décalage. Décalage entre une vision sublimée et presque "théorique" du hardcore dont David n'arrive pas à se départir sur le moment et un Mc Coy plus "pragmatique" et "pratique" qui tente en vain de sortir des questions existentielles de la scène HC dont il a manifestement rien à branler... Un bon zine. Vraiment.
Contact : encre.sympathique@gmail.com
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